samedi 27 juin 2009

L’imposture William Bourdon



Fer de lance du combat contre les biens dits « mal acquis » des Chefs d’Etat africains, William Bourdon nous cache ses bien mauvaises arrière-pensées. Et pour cause.

Le défenseur des droits de l’homme plaide pour…la Libye

William Bourdon, présenté par son association comme étant « reconnu internationalement pour son rôle dans la défense des victimes des violations des droits de l'homme», est depuis 2005 l'avocat de plusieurs dignitaires du régime libyen, alors même la Libye est décriée par l'ensemble des associations internationales des droits de l'homme. L'organisation Human Rights Watch note ainsi dans son rapport annuel 2009[1] que la Libye a poursuivie sa réintégration internationale en dépit de violations flagrantes des droits de l'homme, telles que le refus de la liberté d'association et d'expression, la détention et la disparition d'opposants politiques, le traitement inhumain infligé aux détenus, l'absence de droits au profit des femmes.

En 2005, William Bourdon a défendu[2] Motassim Bilal « Hannibal » Kadhafi, le fils du Colonel Mouammar Kadhafi, condamné le 23 Mai 2005 par la 10ème Chambre du Tribunal correctionnel de Paris à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour violences et port d'arme illégal[3].

En 2007, il est l'avocat de Moussa Koussa, chef des services de renseignement extérieurs libyens, Ministre des affaires étrangères depuis Mars 2009. Il porte plainte avec constitution de partie civile le 25 Octobre 2007[4] contre le magazine Jeune Afrique et son rédacteur en chef, François Soudan. La plainte sera retirée volontairement le 10 Avril 2009.

William Bourdon est également l'initiateur en 2000[5], au nom de la FIDH, de la plainte et de l'inculpation au Sénégal pour tortures et crimes contre l'humanité visant Hissène Habré, l'ennemi juré du Colonel Kadhafi.


Le pourfendeur de l’immunité des Chef d’Etat africains défend celle…du Colonel Kadhafi

William Bourdon sait également, quand il le faut, défendre publiquement son ami le Colonel Kadhafi et ses intérêts.

Ainsi, après l'arrêt de la chambre d'accusation de Paris du 20 octobre 2000 autorisant à instruire la plainte des victimes de l'attentat du DC10 d'UTA contre le Colonel Kadhafi, considérant que «l'immunité, à l'origine absolue, des chefs d'Etat, comporte, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des limites», William Bourdon exprime publiquement son désaccord. L'avocat, qui a plaidé la levée de l'immunité de Pinochet et plaide aujourd'hui pour celle des Chefs d'Etat africains, estime alors que cet arrêt risque de créer une « confusion », car pour lui seuls trois crimes à « valeur universelle» peuvent justifier la levée de l'immunité présidentielle: « le génocide, le crime contre l'humanité et le crime de guerre», ajoutant que «Le terrorisme est un crime très relatif. Si on raisonne ainsi, Yasser Arafat pourrait être poursuivi»[6].

De même, à l'occasion de la visite d'Etat à Paris du Colonel Kadhafi, interrogé par le quotidien économique français La Tribune le 13 Décembre 2007[7], à la question de savoir si l'on peut commercer avec des dictateurs, il répond « oui, si l'on affiche une volonté de changer les choses », précisant même que « La seule posture morale est parfois trop commode » (sic). Estimant « qu'il existe toujours un seuil de violation des droits de l'homme à partir duquel tout dialogue est impossible », il admet que dans le cas de la Libye « la mise en quarantaine commerciale peut provoquer des regains de nationalisme qui confortent les régimes dictatoriaux » (sic).


[1] http://www.hrw.org/en/node/79302
[2] http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN15068moussajeuqa0/edition_digitale.php
[3] http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20050526.OBS7932/
[4] http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJA20090417112315/-jeune-Afrique-Moussa-Koussa-diffamation-Abandon-de-poursuites-contre-Jeune-Afrique.html
[5] http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/hissene-habre-juge-au-senegal_482178.html
[6] http://www.liberation.fr/societe/0101352025-bruguiere-aux-trousses-de-kadhafi
[7] « Contrats Lybiens: Peut-on tout vendre à des dictateurs? », La Tribune, 13 Décembre 2007